Lettre ouverte au Président de la République Française
Monsieur le Président de la République,
Combien d’avions disparus, combien de familles dans l’angoisse et le désarroi et combien de suspicion dans la pertinence de la sécurité aérienne faudra-t’il revivre avant que des systèmes fiables de localisation rapide équipent tous les avions ?
Le drame du vol MH370 a replongé les familles de l’AF447 dans l’horreur absolue de l’incertitude de savoir si leurs proches ont pu survivre après la disparition de cet aéronef.
Les dernières informations concernant les débris photographiés par satellite ne permettent même pas d’avoir la certitude qu’il s’agit du Boeing 777, ceux-ci n’ont pas encore été identifiés.
Pourtant, nous, familles des victimes de l’AF447, étions légitimement en droit d’attendre que personne ne vive à nouveau d’aussi douloureuses situations sous d’autres latitudes !
Le Bureau français d’Enquête et d’Analyse (BEA) avait alors émis après le crash des recommandations pour :
- assurer un suivi en temps quasi-réel de la position des avions dans les zones océaniques et inhabitées.
- prolonger la période d’émission des balises radio et ultrasonores à trois mois au lieu d’un mois
- imposer des balises de nouvelle technologie plus faciles à localiser
Nous constatons avec une immense amertume que finalement depuis le 1er juin 2009, rien n’a été fait pour améliorer la localisation d’un avion en détresse au-dessus de la mer.
Lorsque les quatre associations de familles de victimes de l’AF447 (française, brésilienne, allemande et italienne) ont été reçues en juin 2012 par Monsieur. Cuvillier, alors Ministre des Transports, celui-ci s’était engagé à rendre obligatoires les recommandations du BEA.
Or, près de cinq ans après le crash de l’AF447, qui a fait 228 victimes et traumatisé des centaines de personnes, nous sommes bien obligés de faire l’amer constat que cette catastrophe n’a absolument servi à rien, puisque les familles du vol MH370 vivent aujourd’hui les mêmes événements dramatiques.
Monsieur le Président, nous vous serions infiniment reconnaissants d’intervenir fermement dans les délais les plus rapides auprès des autorités aéronautiques françaises (DGAC), européennes (EASA) et mondiales (OACI) sur l’application de ces élémentaires mesures.
Les familles de l’AF447 sont exaspérées de cette coupable inaction des pouvoirs publics où le droit à la sécurité s’efface devant les intérêts mercantiles.
La France, État membre de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), s’honorerait à porter la sécurité aérienne au premier plan de ses préoccupations.
Les familles de l’AF447 demandent donc instamment et solennellement que vous fassiez le nécessaire auprès des autorités nationales et internationales pour rendre enfin OBLIGATOIRES ces recommandations dans les meilleurs délais.
Assurés de notre confiance dans l’attention que vous porterez à nos exigences, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
Pour le Conseil d’administration de l’association
« Entraide et Solidarité AF447 »
La présidente : Danièle Lamy.